La question, qui concerne les activités, porte sur les conditions en vertu desquelles une activité est un travail, c'est-à-dire sur les particularités qui valent à l'effectuation de quelque chose d'être tenue pour un travail, autrement dit une certaine activité productive (dont on observera, pour répondre à la question, qu'elle est socialement utile et qu'elle requiert la représentation préalable d'un but à atteindre ou d'un œuvre à réaliser ainsi que la mise en œuvre des moyens d'y parvenir - ce qui confère au travail (proprement humain) une valeur que n'a pas l'activité animale, en ce qu'il implique celui qui s'y livre en activant des potentialités spécifiques telles que, outre sa conscience, son imagination, sa mémoire et sa volonté. Cf. K. Marx, sa définition du travail. )

En demandant à quelles conditions une activité est un travail, on cherche à savoir ce qui fait qu'une activité est un travail et pas autre chose, par exemple un passe-temps agréable ou l'exécution machinale de gestes stéréotypés. Une activité suppose un effort, l'investissement d'une quantité d'énergie en vue de l'obtention d'un résultat. Elle s'oppose à une attitude passive. Mais cela ne suffit pas à faire d'elle forcément un « travail ». Aussi faut-il déterminer avec précision les éléments constitutifs du caractère laborieux de l'exécution d'une tâche.

La question est ainsi de savoir ce qui fait que l'obtention d'un résultat recherché et obtenu au prix d'un effort est de nature à pouvoir être considérée comme un « travail » et non autre chose.