Gaston BACHELARD

(1884-1962)

 

 

Biographie. Oeuvres principales

 

Gaston Bachelard, né à Bar-sur-Aube, eut une carrière hors du commun.

D'abord employé des postes, il passe une licence de sciences et devient professeur de physique et chimie à Bar-sur-Aube.

Il réussit en 1922 l'agrégation de philosophie et enseigne cette discipline à la Faculté de Dijon avant de devenir professeur à la Sorbonne jusqu'en 1954.

Si Gaston Bachelard est épistémologue, c'est-à-dire philosophe et critique des sciences, dont il interroge les méthodes et les fondements, il a également été attentif au domaine poétique et imaginaire .

Mentionnons, parmi ses oeuvres importantes :

Le nouvel esprit scientifique (1934),

La formation de l'esprit scientifique (1938),

La philosophie du non (1940),

L'eau et les rêves (1942),

La terre et les rêveries du repos (1946),

La terre et les rêveries de la volonté (1948),

L 'activité rationaliste de la physique contemporaine (1951),

La Flamme d'une chandelle (1961).

 

Racines et apports

 

1 - Les racines

 

La pensée de Gaston Bachelard, penseur très original, s'enracine dans une triple tradition :

* la science contemporaine (celle de la première moitié du XXe siècle) a éveillé l'intérêt passionné et provoqué la réflexion du professeur de physique que fut Bachelard;

* Bachelard doit également beaucoup à Carl Gustav Jung, qui avait proposé une notion très importante, celle d'inconscient collectif, qui a certainement enrichi la «psychanalyse de la connaissance » pratiquée par Bachelard ;

* enfin, Bachelard a été influencé par les poètes et écrivains, d'Hésiode à Henri Michaux, eu passant par Lautréamont, à qui il a consacré une étude.

 

2 - Les apports conceptuels

 

Bachelard a analysé les conditions de la connaissance scientifique et soutenu qu'elle progresse essentiellement par une victoire sur les « obstacles épistémologiques » constitutifs de cette connaissance ; aussi faut-il psychanalyser notre raison.

Les concepts fondamentaux de Bachelard sont les suivants :

* celui d'obstacle épistémologique, conçu comme une entrave à la connaissance scientifique, entrave inhérente au savoir lui-même, et non point à des difficultés liées à l'objet ;

* celui de coupure épistémologique, rupture méthodologique, changement de concepts et de méthodes à l'intérieur d'une science ;

* celui de psychanlyse de l'esprit scientifique, recherche et détection des valeurs et projections inconscientes entravant le savoir ;

* celui de « rationalisme appliqué », conçu comme centre actif où s'échangent les vérités de la raison et les vérités d'expérience : la raison se construit en dialoguant avec l'expérience et en s'appliquant à elle.

Cf. J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas p. 445.