Né à Clermont-Ferrand en 1623 ,Blaise PascaI perd sa mère en l 626.
Il est élevé par son père, président à la Cour des Aides.
Dès l'enfance, il donne des marques d'un esprit extraordinaire. En 1639, il écrit un Essai sur les Coniques.
En 1642, il crée les plans d'une machine à calculer arithmétique.
En 1647, il rédige sa Préface pour un Traité du vide.
En 1652, Jacqueline, sa sœur, entre au couvent de Port-Royal à Paris et prend l'habit (le 26 mai).
C'est le 23 novembre 1654 que Pascal vit une expérience mystique, dont le souvenir nous est conservé dans le Mémorial. Il va désormais se consacrer à Dieu. En 1655, il fait une retraite à Port-Royal des Champs. Mettant son talent au service du jansénisme (1), il mène, de 1656 à 1657, la polémique des Provinciales (dix-huit lettres).
C'est en 1658 qu'il écrit l'Art de persuader et De l'esprit géométrique (posthumes). De 1658 à 1662, il prépare une Apologie de la religion chrétienne, brouillons qui constitueront les Pensées.
Le 19 août I662, à une heure du matin, Pascal meurt.
(1) jansénisme : doctrine de Jansénius (Jansen, 1585-1638) sur la grâce et la prédestination. Port-Royal fut le berceau du jansénisme.
1 - Les racines
• Pascal est un lecteur assidu des Essais de Montaigne et les rapprochements entre ces deux penseurs sont très fréquents.• Si Pascal n'ignorait pas la réflexion panthéiste et " libertine " (c'est-à-dire affranchie des dogmes religieux) de Giordano Bruno (l 1548-1600), il n'a connu le courant libertin de son temps qu'au contact de l'expérience, et non point par les livres.
• Il faut mentionner également Descartes, parmi les sources profanes de Pascal, et ce malgré la formule célèbre " Descartes inutile et incertain ", qui n'est vraisemblablement qu'une boutade.
Pascal a emprunté à Descartes le dualisme de l'étendue et de la pensée.
• Les sources sacrées - Bible et Evangiles - forment, avec saint Augustin, le terreau des Pensées.
• Enfin, Pascal, qui fut un des tout premiers savants dc son temps, a été frappé par la nouvelle image du monde et le thème moderne de l'univers infini proposés par la science depuis la fin du XVIe siècle.
2 - Les apports conceptuels
Dans les Pensées, Pascal souligne la misère de l'homme privé de Dieu, se dissimulant, par le divertissement, sa tragique condition. C'est seulement en Dieu que l'homme peut trouver un véritable ancrage spirituel. Encore ce Dieu n'est-il plus celui des philosophes, mais le " Dieu d'Abraham, Dieu d'lsaac, Dieu de Jacob ", devant qui tremble le pécheur angoissé de son salut éternel. Par cet approfondissement du vécu subjectif, Pascal apparaît comme le " père " des philosophies de l' existence (Cf. Kierkegaard).Les idées fondamentales de Pascal sont les suivantes :
• le cœur (latin cor, viscère, ensuite siège du sentiment), conçu comme connaissance immédiate et intuitive, participant de l'affectivité et nous permettant de saisir les premiers principe les axiomes, Dieu ; il est la faculté du particulier et de l'individuel ;
• la Raison, pensée discursive et faculté de l'universel (les connaissances du cœur sont plus fermes que les connaissances de la raison, laquelle doit se soumettre) ;
• le divertissement, envisagé comme tout ce qui détourne l'homme de découvrir son néant, aussi bien les amusements (chasse, sport, danse,. . .) que les occupations difficiles et sérieuses (diplomatie, commerce. . .). Notre métier; lui aussi, est un divertissement.
J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas pp.163