Nietzsche

Par-delà le bien et le mal

cinquième partie

 

§ 198

 

 

Alle diese Moralen, die sich an die einzelne Person wenden, zum Zwecke ihres "Glückes", wie es heisst, - was sind sie Anderes, als Verhaltungs-Vorschläge im Verhältniss zum Grade der Gefährlichkeit, in welcher die einzelne Person mit sich selbst lebt; Recepte gegen ihre Leidenschaften, ihre guten und schlimmen Hänge, so fern sie den Willen zur Macht haben und den Herrn spielen möchten; kleine und grosse Klugheiten und Künsteleien, behaftet mit dem Winkelgeruch alter Hausmittel und Altweiber-Weisheit; allesammt in der Form barock und unvernünftig - weil sie sich an "Alle" wenden, weil sie generalisiren, wo nicht generalisirt werden darf -, allesammt unbedingt redend, sich unbedingt nehmend, allesammt nicht nur mit Einem Korne Salz gewürzt, vielmehr erst erträglich, und bisweilen sogar verführerisch, wenn sie überwürzt und gefährlich zu riechen lernen, vor Allem "nach der anderen Welt": Das ist Alles, intellektuell gemessen, wenig werth und noch lange nicht "Wissenschaft", geschweige denn "Weisheit", sondern, nochmals gesagt und dreimal gesagt, Klugheit, Klugheit, Klugheit, gemischt mit Dummheit, Dummheit, Dummheit, - sei es nun jene Gleichgültigkeit und Bildsäulenkälte gegen die hitzige Narrheit der Affekte, welche die Stoiker anriethen und ankurirten; oder auch jenes Nicht-mehr-Lachen und Nicht-mehr-Weinen des Spinoza, seine so naiv befürwortete Zerstörung der Affekte durch Analysis und Vivisektion derselben; oder jene Herabstimmung der Affekte auf ein unschädliches Mittelmaass, bei welchem sie befriedigt werden dürfen, der Aristotelismus der Moral; selbst Moral als Genuss der Affekte in einer absichtlichen Verdünnung und Vergeistigung durch die Symbolik der Kunst, etwa als Musik, oder als Liebe zu Gott und zum Menschen um Gotteswillen - denn in der Religion haben die Leidenschaften wieder Bürgerrecht, vorausgesetzt dass ; zuletzt selbst jene entgegenkommende und muthwillige Hingebung an die Affekte, wie sie Hafis und Goethe gelehrt haben, jenes kühne Fallen-lassen der Zügel, jene geistig- leibliche licentia morum in dem Ausnahmefalle alter weiser Käuze und Trunkenbolde, bei denen es "wenig Gefahr mehr hat". Auch Dies zum Kapitel "Moral als Furchtsamkeit".

Toutes ces morales qui s'adressent à l'individu en vue de leur "bonheur", comme on dit, que sont-elles d'autre que des conseils de conduite relativement au danger qui menace l'individu de l'intérieur, des recettes contre ses passions, ses bons et ses mauvais penchants, dans la mesure où ils ont la volonté de puissance et aimeraient commander en maîtres; de petites et grandes astuces, des artifices qui sentent le renfermé des remèdes-maison traditionnels et la sagesse des veilles bonnes femmes. Toutes affectent des formes baroques et déraisonnables parce qu'elles s'adressent à tous et généralisent là où il ne faudrait pas généraliser. Toutes s'expriment de façon inconditionnelle, se prennent pour inconditionnelles; il leur faut à toutes non seulement l'assaisonnement d'un même grain de sel, mais pour devenir supportables et parfois même séduisantes, il faut qu'elles s'ingénient à exhaler une odeur capiteuse et dangereuse, de préférence celle de "l'autre monde". Tout cela ne vaut pas cher intellectuellement, c'est loin d'être de la "science", à plus forte raison de la "sagesse", mais redisons-le une fois et encore une fois, c'est de l'astuce, de l'astuce, de l'astuce, et de la sottise, de la sottise, de la sottise; qu'il s'agisse de l'indifférence et la froideur marmoréenne que les stoïciens recommandaient et employaient contre à la folie incendiaire des passions; que ce soit le renoncement au rire et aux pleurs préconisé par Spinoza, et sa prescription si naïve de détruire les passions par l'analyse et la dissection; ou bien qu'il s'agisse de tempérer les passions en les réduisant à un degré de médiocrité qui les rende inoffensives et permette de les satisfaire sans danger, l'aristotélisme de la morale; qu'il s'agisse encore de faire de la morale le consiste un moyen de jouir des passions en les diluant et en les sublimant délibérément, au moyen de la symbolique de l'art, telle celle de la musique, ou par l'amour de Dieu et l'amour du prochain pour l'amour de Dieu - car, dans la religion, les passions ont retrouvé droit de cité, pour peu que.. ; qu'il s'agisse finalement de cet abandon accueillant et bienveillant aux passions qu'ont enseigné Hafiz et Goethe, à cette façon hardie de leur lâcher la bride, cette licentia morum morale et physique permise dans les cas exceptionnels à de vieux lurons et de vieux ivrognes sages, chez n'ont plus rien à craindre". À verser aussi au chapitre de la "morale de la peur".

 

Autre texte à verser au chapitre de la morale de la peur : les morales du bonheur ne sont que des recettes contre les passions.

 

Toutes les morales du bonheur (eudémonistes) relèvent pour Nietzsche de l'astuce et de la sottise et non de la sagesse: elles ne sont que des recettes contre les passions.

Cf. le spinozisme, avec sa connaissance du troisième genre. (Dans l'Ethique; Spinoza propose contre remède aux passions la connaissance de leur cause: ainsi la haine envers une personne disparaît lorsque l'on comprend quelles nécessités l'ont poussée à nous nuire).

Cf. L'aristotélisme du juste milieu.

Cf. La morale évangélique qui dilue les passions dans l'amour du prochain et de Dieu.

Cf. La morale d'exception (Goethe) pour ceux dont la passion ne tire plus à conséquence.

 

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Traduction et commentaire

© M. Pérignon