« La psychanalyse
nessaie pas, par une formule rapide, darracher
immédiatement à son conflit le névrosé,
lhomme qui sest égaré dans le labyrinthe de
son âme. Au contraire, elle le ramène dabord,
à travers le dédale des errements de sa vie, à
lendroit décisif où a commencé la grave
déviation. Pour corriger dans la texture manquée la
trame fausse, pour renouer le fil, le tisserand doit replacer la
machine là où le fil a été rompu. De
même, pour renouveler la continuité de la vie
intérieure, le médecin de lâme doit
inévitablement revenir encore et toujours à
lendroit où la brisure sest produite : il
ny a ni précipitation, ni intuition, ni vision qui
compte. Déjà Schopenhauer, dans un domaine voisin,
avait exprimé la supposition quune guérison
complète de la démence serait concevable si lon
pouvait atteindre le point où sest produit le choc
décisif dans limagination ; pour comprendre la
flétrissure de la fleur, le chercheur doit descendre
jusquau racines, jusque dans
linconscient. » Stephan ZWEIG, Freud