...Nous pensons au fond que toutes nos sensations et toutes nos actions sont des actes d'une volonté libre; quand l'individu sentant s'observe lui-même, il tient toute sensation, toute modification, pour quelque chose d'isolé, c'est-à-dire d'inconditionné, d'indépendant: elle surgit de nous sans lien avec l'antérieur ou l'ultérieur. Nous avons faim, nous ne pensons pas l'origine que l'organisme veut être entretenu; cette sensation paraît se faire sentir sans raison ni but. Ainsi la croyance à la liberté du vouloir est une erreur originelle de tout être organisé...

 

Nietzsche, Humain, trop humain, § 18 

 

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